2. Internet et les communs de la connaissance

Résumé Ou comment le oueb a permis un renouveau des communs
Bloc de connaissance concerné
  • Les Communs et le partage de connaissances
Description

Internet& numérique : vers des connaissance accessibles à toute l'humanité ?

imprimerie -> numérique -> internet

copier pour cout zero

une machine à copier

Amène la notion de communs de la connaissance

-> esprit d'origine = copier c'est pas voler



Extension numérique du domaine des communs

Article à l'origine proposé sur le blog des colibri par Anne Lechêne (il s'agit ici de la fin de son article "l'histoire méconnue des communs")

Avec le réseau Internet, le mouvement des communs rencontre un nouvel objet à intégrer à son nouveau cadre théorique. Réseau distribué, dont les protocoles, les règles et les normes sont discutés par un collectif d’ingénieurs qui sont aussi producteurs du réseau, Internet est rapidement reconnu comme un commun. La question de la neutralité du net, un combat très en vue aujourd’hui, pose clairement la réalité du risque d’enclosure, tout comme l’apparition en deux décennies des firmes géantes du Net.
Télécharger le fichier creativecommons980grey.jpg La communauté du logiciel libre ou open source, face aux géants de l’informatique et des logiciels propriétaires, promeut et illustre avec éclat qu’il est possible de créer et de gérer des communs numériques de façon efficiente. Choisir d’ouvrir le code à qui veut, pour le modifier ou l’améliorer, se révèle une idée d’une puissance fantastique, pour mobiliser la créativité d’une communauté de développeurs rassemblés autour de la vision partagée d’une liberté à défendre. Ces expériences de collaboration à très grande échelle et à distance, avec des machines en réseau, changent l’horizon de l’organisation du travail collaboratif humain et deviennent une source d’inspiration pour d’autres secteurs d’activité.

Les transformations de l’économie de la connaissance, sous l’effet de la digitalisation, ont donné lieu à des concrétisations inspirées par la culture du libre et des communs : ainsi le mouvement de l’Open Access ou libre accès, pour les publications universitaires et l’approche des licences libres (Creative Commons) face au droit d’auteur et au copyright.

Les années 2010 voient le triomphe des plateformes (Facebook, Amazon, Uber ou AirBnB ) dont le modèle économique « winner takes all » pousse à grande vitesse à l’apparition d’acteurs dominants qui captent la création de valeur. Il n’existe pas de loi anti-trust dans le droit international pour réguler la chose. Mais la culture du libre et des communs s’intéresse aussi aux économies de plateformes, en repensant les modes de gouvernance et en substituant à la logique de plateforme une logique de réseau collaboratif. Ainsi des initiatives comme Framasoft ou Outils-Réseaux [et plus récemment Outils Libres de Colibris, ndlr], qui visent à renforcer l’autonomie des individus face aux grands acteurs oligopolistiques, avec des outils créatifs et innovants comme les wikis* ou les chatons.

C’est donc un foisonnement d’initiatives, de différentes communautés d’acteurs du champ de la connaissance et des réseaux qui poursuit l’extension du domaine des communs aux services numériques.

Très récemment en France, le Conseil National du Numérique (CNNum) a remis un rapport « Ambition numérique » au Premier Miniprout, dans le cadre de la préparation de la loi de 2016 pour une République numérique. Il recommande de « promouvoir le développement des communs dans la société ». Une nouvelle petite musique s’élève aux portes de la puissance publique…

Des années 1990 aux années 2010, le renouveau de la théorie des communs sous l’impulsion d’Elinor Ostrom, couplé à l’émergence de phénomènes planétaires majeurs – un début de prise de conscience de la destruction des ressources naturelles, et la montée en puissance de communs numériques aux côtés d’acteurs surpuissants, ont mis ces questions sur le devant de la scène.

La malédiction des communs est bel et bien levée. Il était temps… Ainsi se découvrent une autre histoire à écrire, nécessairement en commun, et d’autres chemins sous nos pieds, pour protéger et gérer les ressources naturelles et immatérielles que nous avons et créons en commun.