3 conseils pour mettre en place des outils numériques dans un groupe
3 conseils pour mettre en place des outils numériques dans un groupe
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Commencer par soi-même ; commencer simple ; commencer en présence
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Thématique concernée
Partage et circulation de l'information (à distance)
Description
Des outils numériques imposés ou inadaptés sont au mieux inefficaces, voire parfois nuisible au groupe.
Nous vous proposons ces 3 règles de bon sens lorsque vous voulez utiliser de nouveaux outils pour "faciliter" le travail collectif :
1/ Commencer par soi : assurez-vous d'être vous-même à l'aise avec l'outil, de pouvoir facilement le présenter et d'être capable d'aiguiller une personne à distance qui appelerait "je suis paumé·e avec ton outil, tu peux m'aider à ..."
2/ Commencer simple : privilégiez des outils les plus simples possibles. Questionnez-vous 2 fois avant de mettre un identifiant/mot de passe (cela suffit à perdre un bon nombre de personnes).
3/ Commencer en présence : profitez des temps de réunions pour présenter l'outil et le faire tester concrètement. S'il y a besoin de créer un compte, faites-le ensemble. C'est un peu fastidieux mais c'est la garantie de lever d'éventuels obstacles techniques (beaucoup plus durs à lever une fois que chacun·e est reparti·e chez soi).
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Merci et... au fait, pourquoi pars-tu ?
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Thématique concernée
Implication
Description
Il est normal que les personnes se désimpliquent et s'éloignent tôt ou tard d'un projet. Cela se fait parfois "en douceur" (déménagement, famille, construction d'une maison...), ou parfois avec des frictions :
le syndrome EPM (Et Puis Merde) illustre en quoi une personne peut soudainement partir en claquant la porte. Le risque est alors l'effet "contagion" de cette attitude.
"C'est pas mon problème" est un autre mécanisme, où les personnes restent "mobilisées" (souvent via un contrat de travail, un ordre direct de leur chef-fe) mais ne sont plus "impliquées".
Dans tous les cas, lorsque l'animateur-ice du projet repère une désimplication, il sera toujours :
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Garder les portes du projet/groupe ouvertes pour un renouvellement naturel des forces vives
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Astuces
Thématique concernée
Implication
Description
Les personnes impliquées aujourd'hui dans votre projet finiront par se désimpliquer. Il faut donc anticiper le renouvellement. Quelques questions à se poser pour se mettre dans le peau d'un "nouveau" :
Un nouveau a-t-il accès aux informations ? Ces infos sont-elles synthétisées et rendues compréhensibles pour une personne qui n'est pas dans le quotidien du projet ?
Existe-t-il des réunions dédiées aux nouveaux ? (une "session de rattrapage", une réunion notre projet "pour les nuls" etc...) Bref, un temps où ils se sentent autorisés à venir et poser toutes les questions de néophytes.
Existe-t-il des tâches simples et accessibles pour des personnes peu impliquées ? Cela permettrait de franchir une 1ère étape dans l'implication.
De façon générale, cela consiste à travailler le parcours d'implication : personnes extérieures > observateurs > réactifs > proactifs
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Des règles et un cadre qui sécurisent les participant·es.
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Thématique concernée
Partage et circulation de l'information (en présence)
Description
Le Bâton de parole : un objet qui est placé au milieu du cercle à prendre pour prendre la parole et à reposer quand on a fini de parler ; pas d'intervention tant que l'objet n'est pas reposé (évite la surréaction et permet à l'intervenant·e d'aller au bout de son cheminement) ; si on souhaite intervenir, on prend des notes ; on peut aussi prendre l'objet de parole pour créer un silence.
Quelques outils
Accords de groupe sur les prises de parole. Il s'agit de décider ensemble des règles de prise de parole (ou règles de vie en réunion) et les afficher ensuite au mur à chaque réunion (des Panneaux indicateurs de paroles). Ex : “Savoir lâcher prise et relativiser”, “Écouter de sorte de pouvoir parler”, “Parler de sorte de pouvoir Écouter”, “le silence est bon”, “Parole consciente”, “Parler avec élan”, “Parler en "Je"”, “Parler au centre” (s'adresser au collectif), “Suspendre ses jugements”, “Laisser de la place à l'autre” et “Savoir trouver sa place”. Il peut y avoir aussi des règles sur les horaires, la mise en place d'un quorum (=nombre minimum de personnes) et les modalités de prise de décision.
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Un cadre qui sécurise les individus et leurs besoins
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Concepts
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Thématique concernée
Partage et circulation de l'information (en présence)
Description
Il est l'aboutissement de l’expression des besoins de chaque participant·e et, si nécessaire, d'une négociation entre besoins contradictoires. Les accords de groupe prennent souvent la forme d'un nuage de mots ou de petites phrases qui permettent de rendre visible au groupe l'ensemble des besoins de ses membres afin de permettre leur prise en compte par chacun·e.
Les accords de groupes peuvent se définir comme la formalisation d'un cadre collectif qui sécurise la participation des individus à un temps de réunion et qui permet ainsi de remplir les besoins individuels de chacun·e des participant·es.
Le but des accords de groupe, c'est qu'à travers l'expression des besoins de tous, le temps collectif ne rencontre les limites de personne. On parle donc bien a priori ici de besoins profonds et non de simples préférences, que les participant·es peuvent formuler à travers une phrase commençant par "Pour que ce moment passé ensemble ne rencontre pas mes limites, j'ai besoin de...". On valide donc généralement les accords de groupe au consentement, en ce sens qu’ils ne remplissent pas nécessairement les préférences de chacun·e, mais qu'ils ne percutent les limites de personne.
Exemple des accords de groupe d'une quinzaine de personnes
Puisqu'ils sont garants d'un cadre collectif sécurisant, c'est au collectif dans sa globalité qu'il incombe de veiller au respect des accords de groupe. Un rôle peut-être attribué pour dédier à quelqu'un·e la tâche d'être en attention du respect du cadre à une personne en particulier, mais il ne dédouane personne de sa responsabilité quand à son respect individuel des besoins et limites des autres.
Les accords de groupe doivent
Être co-créés par chaque participant·e : puisque aucune personne ne peut formuler les besoins ou les limites du moment d'une autre. Le temps de formulation des besoins du collectif doit être sanctuarisé et être suffisamment accueillant /serein pour permettre à chacun d'exprimer ses besoins en toute liberté et authenticité.
Être redéfinis dès lors que la composition du groupe change : puisqu'ils sont liés aux individus, dès que la composition du groupe évolue, il faut faire évoluer les accords qui s'adaptent aux besoins des personnes présentes.
Être re-validés à chaque nouveau regroupement : puisque si la composition d'un groupe ne change pas, les besoins et limites de chacun évoluent chaque jour. La re-validation des accords de groupe peut donc être rapide mais elle est nécessaire (à travers un tour de consentement par exemple).
Être rendus visibles : puisqu'ils doivent être respectés tout le temps, ils doivent être visibles et accessibles en permanence, d'autant plus que c'est le groupe dans sa globalité qui est garant du respect de ces accords.
Les accords de groupe ne permettent pas
- De sécuriser de manière globale les échanges au sein d'un projet collectif ou d'une organisation : ils sont à privilégier pour les moments de rencontres physiques ou distants de type réunion, mais doivent être complétés par des architectures plus fines à l'échelle d'une organisation (moments dédiés à l'apaisement des tensions, rituels de gestion des conflits, etc.).
- De sécuriser les échanges sur des sujets trop brûlants ou dans l'urgence : les accords de groupe reposent principalement sur la capacité de chacun·e à exprimer avec authenticité ses besoins à respecter les besoins des autres. En situation de conflit interpersonnel ou dans des contextes trop chargés émotionnellement, les accords de groupe doivent être remplacés par des dispositifs de médiation plus complets et appropriés à la situation.
Il arrive parfois que les besoins de deux personnes ou plus se percutent, s'opposent. On ne peut pas commencer à travailler sereinement dans ces conditions, les concerné·es ne pouvant être serein·es à ce moment. Dans ce cas, trois petites étapes permettent de débloquer la situation :
Et si nos besoins se marchent sur les pieds ?
Clarifier : inviter chaque personne concernée à reformuler son besoin pour vérifier qu'il y a vraiment une opposition et bien comprendre ce qu'il y a derrière les mots.
Effectuer une nouvelle proposition : une fois bien compris les besoins exprimés, une reformulation peut-être proposée et passée au consentement auprès des deux intéressé·es. Exemple :"J'ai besoin de calme VS j'ai besoin de bouger" deviendrait "j'ai besoin de moments de calme ET j'ai besoin de moments pour bouger"
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Des rôles plutôt que des fonctions !
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Thématique concernée
Partage et circulation de l'information (en présence)
Description
L'animation de la réunion peut être “distribuée” à plusieurs personnes pour des rôles tels que :
un·e animateur·trice, qui gère le déroulement de l'ordre du jour,
un·e facilitateur·trice qui facilite le passage de parole de l'un·e à l'autre, qui s'assure que les participant·es s'écoutent et ne se coupent pas la parole et qui est attentif·ve à ce que chacun·e puissent parler,
un·e maître du temps qui garantit le “timing” pour chaque point à l'ordre du jour et qui prévient des débordements de temps => "combien de temps pour ce point ?", "il reste X min"...
un·e scribe pour prendre des notes et/ou garder une trace, réaliser un compte-rendu, un relevé de décisions.
Il existe d'autres rôles potentiels, selon les besoins :
un·e accueilleur·euse, qui accueille les personnes en retard (à voix basse, sans interrompre la réunion) et leur précise où en est la réunion. Les personnes se sentent ainsi intégrées à la réunion sans que le déroulement s'en trouve interrompu.
un·e responsable de la convivialité ou garant·e de la bienveillance ou dynamiseur·euse, qui s'attache à repérer les signes non verbaux des participant·es et fait des propositions à l'animateur·trice pour adapter le rythme de la réunion.
un·e scrutateur·trice de la circulation de la parole qui note, sous forme d'un schéma, les personnes qui ont pris la parole et à qui elles se sont adressées (au collectif ? à une personne en particulier ?) et qui le montre en fin de réunion par exemple.
Il peut être intéressant de faire tourner les rôles pour que les personnes du groupe partagent les responsabilités.
Ressources CC-BY-SA Auteures : Sarah Gaucher, Alice Oschner, Cré-sol
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Du risque de ne pas travailler sur l'implication et le renouvellement
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Concepts
Thématique concernée
Posture de l'animateur-ice
Description
S'il est normal que l'animateur assume un côté "dictateur bienveillant" lorsque le groupe/projet est au stade "enfant (voir la fiche "maturité des groupes"), cette posture doit s'atténuer au fil du temps sous peine de se transformer en "fondateur-fossoyeur" : c'est à dire la personne, souvent charismatique et visionnaire, qui a rendu le groupe/projet tellement dépendante d'elle que tout s'écroule le jour où cette personne part.
Et pour plus de détails voir R1.
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Pas de coopération sans inter-connaissance
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Thématique concernée
Dynamiques des groupes
Partage et circulation de l'information (en présence)
Description
Ne pas oublier que prendre le temps de faire connaissance (par des présentations, des jeux ou des temps informels – repas, balades, ateliers de création...) est un préalable indispensable à la coopération.
L'interconnaissance pourra ensuite mener à la confiance et à la créativité.
Les jeux de coopération et/ou d'interconnaissance permettent de mieux connaître les fonctionnements des autres membres du groupe :
La gare centrale : pour organiser et rendre visible l'information
La gare centrale : pour organiser et rendre visible l'information
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L'espace de partage d'information qui rend visible tous les éléments utiles aux membres d'un collectif pour y agir en collaboration.
Type de fiche
Concepts
Thématique concernée
Partage et circulation de l'information (à distance)
Description
Une gare centrale : des usages multiples
En fonction de la manière dont elle est conçue, et selon la nature du collectif, la gare centrale peut être à la fois :
Un outil de gestion de projet qui rend visible les actions menées par chacun·e.
Un moyen de favoriser l'implication de nouveaux membres car il permet de comprendre le fonctionnement et les modalités de contribution au projet commun.
Un gage de transparence de la gouvernance lorsque l'on y partage les règles et relevés de décision.
Un aide mémoire qui joue un rôle d'aiguillage vers toutes les ressources utiles au quotidien.
Un tableau de bord : qui spécifie la liste des outils utilisés par le collectif ainsi que leurs usages.
Un régulateur d'infobésité qui limite le flux d'information nécessaire et capitalise un grand nombre de ressources au même endroit.
Que trouve t-on dans une gare centrale ?
Pour rendre concret l'intérêt d'une gare centrale, voici quelques exemples d'éléments que nous pouvons y trouver.
Pour favoriser une gouvernance collective
Les éléments de définition du collectif et dans lesquels s'inscrit l'action (valeurs, finalité, objet, raison d'être, projet associatif...).
Les règles de prise de décision afin de permettre à chacun de contribuer selon les modalités définies collectivement.
Les modalités de gouvernance et les rôles de chacun qui rend lisible les différents organes qui rythment la vie du collectif et leurs fonctions (groupes de travail, conseil d'administration, comité de pilotage, etc.).
L'agenda qui met en avant les prochains temps de rencontre et permet à chacun de savoir quand rencontrer le collectif (réunions formelles, événements,...).
L'annuaire ou la cartographie des contributeurs afin de visualiser qui compose le collectif et de prendre contact avec chacun·e.
Pour conserver la mémoire
L'historique du collectif afin de pouvoir s'imprégner de sa culture et des grandes étapes de son développement afin d'ancrer le projet.
Les différents comptes-rendus, en guise de restitution des actions de chacun et en tant que mémoire vivante de l'action.
Les relevés de décision qui évitent de se reposer plusieurs fois les mêmes questions et de rendre effectifs les choix effectués.
Pour agir collectivement
La liste des différents outils utilisés par le collectif, leurs règles d'usage du collectif. Il peut s'agir des outils numériques ou physiques (forums, listes de discussion, mur des projets, affichage de l'agenda, espace de stockage de documents, etc.) et ce peut-être complété par des liens vers des tutoriels.
Les modalités d'implication dans les actions qui permettent à chacun·e de savoir comment contribuer sur tout ou partie du projet porté par le collectif (référent·es, fréquence de réunion, prochaine rencontre, modalités de contribution,etc.).
La liste des actions menées en cours ou passées afin de rendre visible ce qui se fait et ce qui s'est fait par le passé afin d'agir en ayant une vision d'ensemble.
Les ressources partagées par le collectif (bases de données, fiches méthodologiques, rapports d'activités,etc.)
Tout cet ensemble n'est pas nécessairement intégré DANS la gare centrale, mais on trouve au moins le lien vers ces informations, qui peuvent utiliser des outils externes.
La gare centrale est le guichet unique qui nous permettra de retrouver une ressource.
Avec quels outils créer une gare centrale ?
De nombreux outils peuvent être utilisés pour des gares centrales, en fonction de la complexité du collectif concerné, de sa taille, du nombre d'éléments à partager et des compétences disponibles.
En voici quelques exemples classés du plus simple (mais limité en fonctionnalité) au plus complexe (mais pleins de possibles) :
Un simple affichage physique : avec des feutres et du scotch. Lorsque le groupe dispose d'un espace physique accessible régulièrement à tous les membres, un simple support physique peut largement suffire.
Illustration :
Une simple page web : avec le html. Quand le nombre d'informations à transmettre est limité, une simple page html est largement suffisante !
Les Pads : avec les papapad. Le PapaPad est la papa de tous les pads, il est bien utile pour ne pas perdre les liens vers ses pads de comptes-rendu, mais vite limité !
Padlet : c'est un principe de "tableau blanc" sur lequel on va pouvoir coller un certain nombre d'éléments. Il deviendra peu lisible dés lors que l'on aura trop de choses à y mettre.
Wekan / Trello : ce sont des tableaux de bords adaptés à agencer un plus grand nombre d'éléments que Padlet, notamment car l'outil permet d'organiser plusieurs tableau dédié à une équipe.
Agorakit : un outil qui permet de créer une sorte de minisite avec un certain nombre d'outils déjà intégrés (agendas, annuaire, cartographie des membres, etc.). Il s'agit 'un logiciel libre. Il rencontre une limite dès lors que nos besoins sortent du cadre déjà prévu.
Yeswiki : c'est un logiciel de création de site webs collaboratifs, facilement modifiable par chacun·e. Il demande une prise en main plus importante que les autres outils mais s'adapte à tous les besoins du collectif. YesWiki a été conçu pour rester simple, mais il a été aussi pensé pour que des fonctionnalités cachées, installées par défaut, puissent être activées au fur et à mesure de l'émergence des besoins du groupe.
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Ou l'art de résoudre les problèmes avant qu'ils ne surgissent
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Astuces
Thématique concernée
Posture de l'animateur-ice
Description
En tant qu'animateur·trice, nous avons tendance à voir arriver les problèmes de loin, et il nous est naturel de vouloir les résoudre. Le problème est que les membres du groupe ne voient rien et ont l'impression que tout va bien, alors que l'animateur·trice sue sang et eau.
Laisser quelques problèmes survenir, lâcher-prise sur quelques sujets permet de rendre visible l'activité, les tâches et ainsi de rendre le groupe plus autonome et plus conscient.
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Nourrir les proactifs, les réactifs, les observateurs et même les inactifs !
Type de fiche
Concepts
Thématique concernée
Posture de l'animateur-ice
Description
R comme "Rencontres (synchrones) : elles concernent les plus actifs
E comme "Échanges entre les rencontres" (asynchrones) : cette activité permet de ne pas oublier les moins actifs (en particulier les « observateurs » qui pour certains pourront un jour devenir actifs).
P comme "Partage", et plus précisément "Espace de partage" : ce n’est pas un simple flux qui passe dans le temps. Il permet de retrouver les éléments importants en fonction de la thématique plutôt que de celui du moment où ils ont été apportés. C’est un peu la mémoire du groupe.
I comme "Information". Elle concerne tout le monde (y compris ceux qui sont actuellement, en dehors de la communauté), mais comme c’est trop souvent la première (et parfois la seule) activité à laquelle on pense, je l’ai placée en dernier !
Selon Jean-Michel CORNU, il est essentiel de répartir le peu de temps dont vous disposez pour avoir même très imparfaitement ces quatre activités et votre groupe se développera de façon naturelle, sans rien oublier.
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Groupe enfant, adolescent, adulte...et cri de l'animateur·trice
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Concepts
Thématique concernée
Dynamiques des groupes
Description
Un groupe évolue suivant différents niveaux de maturité.
Lorsque le groupe est enfant, c'est avant tout l'animateur·trice qui prend les initiatives (on parle alors de "dictateur bienveillant").
Dans cette phase, le cri typique de l'animateur·trice est "C'est moi qui fait tout !"
Au bout de 18 mois à deux ans (parfois plus pour des groupes "Tanguy" qui restent très longtemps dans le giron de l'animateur·trice), le groupe devient adolescent. Certain·es cherchent alors à prendre des initiatives et cela peut se faire au début contre l'animateur·trice. Il·elles adoptent alors un rôle de "leader négatif". Cette période, parfois dure à vivre pour les groupes comme pour les humains, est fondamentale car elle ouvre la porte à l'appropriation du groupe par ses membres. Pendant cette période, il est difficile souvent pour l'animateur·trice de se justifier voire de protéger le groupe d'un leader négatif qui en allant trop loin, met en péril le groupe.
Dans cette phase, le cri typique de l'animateur·trice est "Ils font n'importe quoi !"
Dans la phase suivante, le groupe devient adulte. Suffisamment de membres se sont appropriés le groupe et sont même prêt·es à le défendre. Il ne sert à rien de griller les étapes, pour un groupe comme pour un humain, il faut passer par les différentes étapes. Vouloir constituer un groupe adulte de toute pièce dès le départ pourrait s'appeler le "syndrome de Frankenstein"...
Dans cette phase, le cri typique de l'animateur·trice est "Mais à quoi je sers ?"
Parfois le groupe devient sénile. Il peut alors mourir mais peut-être a-t-il essaimé en donnant naissance ou en inspirant d'autres groupes, s'assurant ainsi une descendance.
A méditer : La maturité d'un groupe peut aussi être traitée selon l'axe coopération/collaboration :
La démarche coopérative est plus structurée et encadrante. L'animateur organise et "contrôle" le travail. Ce type de travail convient davantage au "groupe-enfant";
La démarche collaborative est plus souple et les membres du groupe disposent de plus de liberté, Elle convient davantage au "groupe-adulte".
En une phrase
L'individu est évidémment la clé de réussite (ou d'échec) d'un groupe
Type de fiche
Concepts
Thématique concernée
Dynamiques des groupes
Description
Les travaux d'Elzbieta Sanojca posent l'hypothèse qu'une trentaine de compétences peuvent être mobilisées dans un processus collaboratif, notamment 3 compétences pivots
Passer d'une logique d'intention à une posture d'attention
Passer d'une logique d'intention à une posture d'attention
Type de fiche
Concepts
Thématique concernée
Posture de l'animateur-ice
Description
En intention, le coordonnateur·trice prévoit dès le début les objectifs, les résultats à atteindre, le déroulement du projet, le calendrier, le budget... c'est la méthodologie de projet traditionnelle.
En attention, l'animateur·trice
crée des situations coopératives (faire se rencontrer les personnes, faire en sorte qu'elles se présentent, qu'elles puissent échanger...),
doit faire émerger les besoins collectifs
doit être ensuite réactif·ve pour que ce qui a émergé de la situation coopérative puisse déboucher sur des projets, des actions, du travail coopératif
C'est la méthodologie de projet coopératif
L'animateur·trice doit apprendre à...
mettre ses idées de côté
privilégier l'écoute et l'observation
être concentré·e sur le processus plutôt que sur le résultat
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Car ce sont les proactifs de demain ! (anticiper le renouvellement des membres)
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Thématique concernée
Implication
Description
Les proactifs d'aujourd'hui finiront par se désimpliquer. La question n'est pas "si", mais "quand".
Pour anticiper le renouvellement de forces vives dans le groupe, l'animateur peut aller chercher les réactifs par petite touche, par exemple
en leur donnant l'occasion de s'exprimer :
en dehors des réunions, lors de temps moins formels
anonymement parfois (boites à idées ouvertes, questionnaire en ligne...)
en les sollicitant directement pour une petite action, ou pour une aide ponctuelle
...
Le principal est de les accompagner dans leurs PPP cad leur Premier Petits Pas d'implication
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Donner à voir les tâches à faire et les réunions
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Astuces
Thématique concernée
Implication
Description
cela consiste par exemple à
lister les temps de réunions et leur fonction
lister les tâches, notamment les plus simples qui permettrait à des nouveaux de faire un 1er pas dans leur implication. C'est le Premier Petit Pas Possible (PPPP)
Puis donner à voir ces espaces d'implication, par ex
une liste de tâches à faire, nécessitant des compétences variées (tailler les arbres, faire une liste des producteurs de la vallées)
une liste de tâches à faire organisées dans le temps : une frise chronologique sur l'année
une liste de tâches à faire organisées selon le temps disponible de la personne
Ces exemples peuvent évidemment être déclinés en numérique.
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Quelques moments importants en réunion
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Thématique concernée
Partage et circulation de l'information (en présence)
Description
Des rituels, pour donner le tempo
Différents moments de la vie du groupe peuvent mériter d'être ritualisés quand ils sont trop importants pour que l'on se permette de les oublier.
Se réunir régulièrement
Pour être vivant, le groupe doit nécessairement se réunir régulièrement que ce soit en présence ou à distance. Cette régularité prouve au groupe qu'il est en vie. Cette régularité dépend des groupes, ce peut être une fois par an pour les adhérents à une association (assemblée générale), une fois par mois pour un conseil d'administration,...
Acter une régularité de rencontre permet surtout de déceler des dysfonctionnements : si quelqu'un·e ne vient plus, si les rencontres s'espacent et finissent par ne plus se faire au rythme minimum définit par le groupe, c'est un signal qui nous alerte sur la baisse de vitalité du projet.
L'ouverture
Elle consiste à permettre aux participant·es de partager leur "humeur du moment", dire dans quel état ils·elles abordent la réunion.
Objectif : Laisser ses petits tracas au vestiaire, le cas échéant, partager un gros souci avec le groupe. Dans les 2 cas, l'ouverture s'attache à ce que les émotions liées à une préoccupation personnelle ne viennent pas perturber le fonctionnement du groupe et à ce que chacun·e puisse être disponible, "au centre".
Éventuellement commencer par soi (donner l'exemple) pour donner le ton “authentique”.
Outils :
la Météo sous forme de métaphore sur le brouillard, le soleil, nuageux, etc.
avec un support (photos, images, smileys...) : je choisis une photo qui me parle et je m'exprime sur cette base
La Clôture
Elle est à intégrer également le plus possible dans les réunions ou événements.
Objectifs : exprimer les bons moments qui donnent de l'énergie “au centre”, exprimer les tensions et difficultés, ce qui donne une chance de les traiter collectivement dès qu'elles se présentent, même en dehors de la réunion, sans laisser les ressentiments et les commérages pourrir et consumer l'énergie du groupe.
Outils :
"je prends / je laisse" (pour un groupe jusqu'à 15 personnes max sinon trop long)
"pépitérato", pour un plus grand groupe : l'animateur prend 3 personnes qui souhaitent partager
une pépite (ce que j'ai apprécié, découvert...) et 3 autres qui souhaitent partager un râteau (ce que je n'ai pas apprécié)
"lancer de mots" : en 3mn, en mode "pop corn" (pas en tour de cercle) les personnes disent des mots qui leur viennent à l'esprit sur leurs ressentis.
Les règles de base pour les clôtures :
j'évoque mon ressenti (je ne refais pas la synthèse)
je n'ai pas le droit de réagir sur le ressenti de quelqu'un d'autre
je ne prends la parole qu'une seule fois
ce qui doit être dit est dit ici
j'utilise le "je" et j'évite le jugement de l'autre (le "Tu" tue)
s'assurer que tout le monde a eu l'occasion de s'exprimer (il n'y a pas d'obligation à s'exprimer).
Constat : il est parfois difficile de dire un ressenti négatif sans juger et sans blesser... Prendre le temps d'instaurer les rituels d'ouverture et de clôture à chaque fois pour que les personnes s'ouvrent petit à petit et deviennent de plus en plus authentiques dans leurs prises de parole.
Les célébration
Enfin, il est bon de célébrer les avancées du projet et/ou du collectif (en les répertoriant sur un panneau par exemple). La célébration de ce qui a été accompli pendant la réunion permet de poser un regard dans le rétroviseur et de réaliser le chemin accompli.
Les temps de rencontre et les moments de notre emploi du temps dédiés au projets devriendraient, sans célébration, dédiés à une succession de choses à faire, à des problèmes à résoudre... On peut alors ne plus se rendre compte que les choses avancent et ne pas suffisamment prendre conscience du plaisir pris à s'impliquer dans le groupe.
Les temps de régulation
Ritualiser un temps de régulation dans chaque ordre du jour permet de s'assurer que les problèmes ou conflits vécus par les un·es et les autres ont un espace pour s'exprimer. Cet espace est indispensable car comme il s'agit d'un moment généralement désagréable, les concerné·es ont souvent tendance à ne pas le demander. Or, une problématique non traitée peut rapidement enfler et finir par mettre en péril le groupe ou l'implication de certains de ses membres.
Ressource CC-BY-SA Auteur-e-s : Sarah Gaucher, Alice Oschner, Romain Lalande, Cré-sol
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Votre projet comporte des proactifs, des réactifs, des observateurs et des inactifs
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Concepts
Thématique concernée
Implication
Description
Les "proactifs" qui prennent des initiatives sont entre un et quelques pour cent.
Les "réactifs" qui réagissent lorsqu'on les sollicite sont entre dix et quelques dizaines de pour cent.
Certains sont des "observateurs", suivent les travaux du groupe, les utilisent pour eux, même s'ils ne participent pas.
D'autres sont inactifs.
Vu de notre place d'animateur, la difficulté est qu'on ne peut pas faire la différence entre les observateurs et les inactifs, puisque ni l'un ni l'autre ne donne signe de vie. Par contre, en facilitant son implication, on pourra permettre à un observateur de basculer dans l'action et de devenir réactif.
Ainsi, il y a toute une gradation dans les rôles plus ou moins actifs que peut prendre un participant, lui permettant de s'impliquer de plus en plus... ou de moins en moins.
Contenu CC-By-SA, auteur Jean-Michel CORNU (source), modifications par Nicolas GEIGER.