Cliquez ici pour positionner votre adresse sur la carte

Ce texte, qui n'est pas récent mais d'actualité à mon sens, m'évoque l'importance de l'action, de faire, de faire en vrai et avec ses mains, et fait écho à mes questionnements (voire réticences !) sur mon appréhension du « tout numérique » ou pour être exacte du tout virtuel. Alors je le trouve de circonstance et lié à mes envies de trouver des réponses d'un juste milieu entre mon besoin d'évoluer vers des outils utiles, ingénieux et fascinants tout en étant vigilent quant au choix que l'on peut encore garder sur l'utilisation ou non de ceux-ci. Comment "placer le FAIRE, l'AGIR [au sens où l'emploie Tony Lainé et les mouvements d'Education Nouvelle], au centre de l'éducation de la personne, en lui permettant d'aller de plus en plus vers une capacité d'action sur son environnement pour le transformer, c'est à dire vers de plus en plus de liberté. La réalité des rapports de l'homme au monde commence par les rapports de l'homme aux objets et à la nature qui l'entoure". Texte entier par ici : https://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=VST_093_0014

Brest c'est un peu la ville de mes premiers pas de "jeune adulte". Une ville de découvertes et d'expérimentations ! Relationnelles, sociales, professionnelles, associatives, affectives, musicales et bien d'autres appétits nourris par la joie de vivre dans un endroit où l'on a pas forcément grandi mais, ou justement, où l'on continue de s'ouvrir au monde, et où atterrir seule pousse à la curiosité et la rencontre. Et le nombre incroyable d'associations, de collectifs, de petits endroits improbables, de concerts, de fêtes et d'occasions de participer à des réseaux chargés d'humain, de fantaisie, et de partage m'a assez vite fait adorer Brest... A ce moment là je suis dans une école à Bellevue en tant qu'aide éducatrice et je me confronte autant aux enfants, qu'aux enseignants, qu'aux parents, aux autres statuts que représentent le personnel Education Nationale, le personnel Mairie, le personnel associatif, c'est riche de regards sur toutes ces places diverses dans un même lieu : l'école publique. Très intéressée par le domaine du jeu, jeux de société, jeux populaires ayant traversé les siècles, jeux de faire semblant pour les enfants, je rencontre d'autres joueurs et on se met à créer une association. Je rêve d'en faire mon travail (je vois ça comme un défi ou un pied de nez : je jeu comme travail ? mais vous plaisantez ?) et au fil du temps et je dirais aussi au fil des réseaux on avance petit à petit et des animations ont lieu, des interventions dans les classes, des espaces de jeux dans des festivals ou fêtes de quartier, des séances en établissements spécialisés, des stages de fabrication, des projets avec les collectivités, etc, etc, etc : cela fait maintenant 20 ans et nous sommes deux salariées à temps partiel, un Conseil Collégial et une bonne quinzaine de bénévoles à s'épauler pour faire tenir une petite structure fragile sur certains côtés mais tenace sur d'autres, riche d'une certaine liberté et fière d'œuvrer pour quelque chose qui peut être aussi futile qu'utile, en tous les cas dédiée au jeu pour le plaisir. Aventure chouette, aventure envahissante, j'ai essayé d'avoir toujours des petites bulles d'aération et des intérêts hors jeu. Actuellement je m'intéresse aux ateliers d'écriture qui consistent à écrire en groupe à l'aide de thèmes et de consignes. Plus il y a un cadre, des règles, plus l'expression peut être facilitée. Je trouve fascinant qu'une technique aussi ridicule au niveau du matériel nécessaire (un stylo, un papier) puisse faire sortir de nos imaginaires, de nos tripes autant de richesse.

Le projet est lié à l'association où je travaille. Nous animons des espaces où des organisateurs nous font appel, nous recueillons leurs attentes et nous adaptons notre proposition (type de jeux/type de public/lieu/thème éventuel) ou nous les aidons en les orientant sur le contenu de notre intervention s'ils nous délèguent celui-ci. Nous avons toujours eu suffisamment de demandes (ou du moins notre temps est suffisamment occupé...) pour nous contenter de ces demandes sans chercher à en créer d'autres. Aujourd'hui nous aimerions organiser nous-mêmes un événement mettant en valeur tout ce qui se fait dans les parages en associant nos deux décennies d'expérience ainsi que les structures nombreuses où le jeu a une grande place : domaine du loisir mais aussi établissements spécialisés, groupes de joueurs, auteurs de jeux et toute instance où le jeu est considéré comme un objet culturel et fédérateur. Nous avions tenté l'expérience il y a 2 ans mais avons laissé tomber en cours de projet car nous nous étions assez vite retrouvés seuls sur le coup. Il est fort probable que notre posture ait induit un rôle de meneur de projet et si tout le monde était partant, les implications disproportionnées ne rendaient pas le projet si collectif. C'est pour cela que les pistes de réflexion que la formation propose me semblent pouvoir être aidantes pour retenter l'aventure et éviter des écueils dont nous n'avons peut-être même pas eu conscience à force d'être un peu trop passionnés par l'instant T à préparer plutôt que de prendre le temps pour inviter chacun à s'en emparer, voire le modifier. Pas toujours facile de lâcher ses propres idées pour de nouvelles !