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Quelles compétences pour savoir coopérer ?

Intuitivement, on peut tous se dire que coopérer n’est pas qu’une affaire de savoirs théoriques, mais intègre aussi beaucoup de savoir-faire et de savoir-être, ceux-là même qu'on peine souvent à identifier mais qui peuvent représenter des compétences à valoriser et/ou à acquérir. Les identifier représente donc un enjeu au niveau individuel et collectif. Dans ce contexte, la thèse publiée par Elzbieta Sanojca est particulièrement instructive.

Prenant comme sujet d’étude la formation Animacoop « Animer un projet collaboratif », avec plus de 200 stagiaires formés aux pratiques collaboratives entre 2010 et 2014 et quatre terrains professionnels d’observation sur les compétences réinvesties, elle a cherché à nommer les compétences-clés pour "bien" coopérer.

image These_E_Sanojca__Schema_des_11_competences_charnieres_et_3_competencescharnieres.png (0.1MB)
Les 3 compétences-pivots et les 8 compétences-charnières, placées dans un processus de projet (Source : Elzbieta Sanojca)

Trois compétences collaboratives « pivots »

A partir de ces travaux, elle a identifié trois « compétences collaboratives pivots ». Une combinaison de ces trois compétences semble corrélée à une mise en œuvre plus riche de la coopération/collaboration. Elles peuvent donc être considérées comme des compétences « pivots » du projet collaboratif.

1/ Avoir « l’esprit collaboratif »
Cette qualité marquerait une prédisposition pour entrer dans la coopération, elle inclut :
  • avoir un a priori positif vis à vis de la collaboration
  • fonctionner en mode de réciprocité
  • avoir conscience de l’interdépendance vis à vis des autres

2/ Co-concevoir la structure de son projet
Animer un projet collaboratif commence dès la conception. Le fait de co-concevoir la structure de son projet dès le démarrage renforcerait l’engagement et la motivation mutuelle.

3/ Avoir un souci du bien commun
Un projet va générer des productions. Placer ces productions sous le sceau du « commun » indiquerait la maturité d’un groupe à coopérer/collaborer et consoliderait l’engagement à long terme.

Huit compétences « charnières »

En plus de ces 3 compétences collaboratives pivots, la thèse identifie 8 compétences charnières :
  • « avoir de l’humilité et un ego mesuré » (oui oui...),
  • « être bienveillant »,
  • « savoir engager des partenaires »,
  • « animer le groupe pour faciliter le travail »,
  • « être à l’écoute des personnes et des avis »,
  • « développer et maintenir un réseau d’acteurs »,
  • « gérer les informations »,
  • « agir pour atteindre les objectifs communs ».