S'inspirer du passé, réinventer le futur
Progresser vers les nouveaux récits passe aussi par "se débarrasser des poncifs du futur" , que la perspective ne peut être que sombre si l'on change ce modèle, que le malheur tient au changement de système. Ils sont nombreux et disposent de beaucoup de moyens ceux qui ne souhaitent pas que la vision de la réussite change. Nombre de dystopies sont là pour nous rappeler que c'est le "loup en l'homme" qui l'emportera (pas sûr que les loups méritent cette image, mais certaines vieilles histoires ont la peau dure...). Même si Pablo Servigne et Gauthier Lachapelle ont fait bouger les lignes avec "L'entraide, l'autre loi de la jungle" , en renversant l'image de compétition universelle, en décrivant des équilibres et entraides issus de l'observation de la biodiversité. Ils gardent une image de doux dingues, passablement Bisounours. Et pourtant....
Et pourtant, l'élan sera possible si chacun et tous ensemble, nous sommes capables de changer le narratif pour imaginer/voir/décrire le monde autrement en s'inspirant aussi du passé, et des capacités de réinvention dont ont fait preuve certaines communautés (par exemple - Les Jours Heureux et l'invention de la Sécurité Sociale , pour tous, mise en place dans un pays ruiné grâce à la mobilisation sur tout le territoire de milliers de personnes ayant permis la construction de ce magnifique filet social au bénéfice de millions de personnes encore aujourd'hui, malgré les menaces). Tout le raisonnement de Francis Eustache & co-chercheurs s'articule justement sur le rôle de cette "Mémoire du futur" . Plus récemment, on pourrait citer le mouvement mondial autour du climat remarquablement bien expliqué dans le documentaire "Désobéïssant.e.s!" .
Ca passe par le quotidien, et le potentiel de chaque individu et groupe à utiliser cette merveilleuse capacité de l'esprit humain: l'imagination, le rêve, la réinterprétation de ses échecs, et sa capacité à se projeter et donner un sens à sa vie comme personne, mais aussi comme équipier.e, membre d'un communauté et plus largement comme citoyen.ne. En d'autres termes, "penser global et agir local". Ca passe par se nourrir de récits vécus, imaginaires, d'expériences inspirantes (elles sont extrêmement nombreuses, l'enjeu est donc de participer à diffusion en les mettant en UNE des canaux de diffusion les plus utilisés, d'aller inonder les réseaux de récits (constructifs et inventifs). Ça passe par l'entrée dans l'action créative, inspirée, nourrie d'exemples, d'idées réjouissantes et plaisantes.
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