1/ Attention à cette notion : sans précision ni distance ou critique, elle tient de l'injonction, du diktat, de l'idéologie.
Le remède : s'offrir des espaces de réfléxivité, d'analyse de nos pratiques
2/ La bienveillance se décrète, la confiance se construit
3/ S'occuper de la fertilité de nos conflits pour ne pas scléroser nos organisations

Jaune = c'est quoi qui est bon avec la bienveillance ? qu'est-ce que ça produit d'heureux dans nos collectifs ?
Ecoute, Acceptation de l'altérité, Ouverture, Capacité à déconstruire/se remettre en question, Attention à ce qui se passe, Respect, Forme de convivialité, Fluidité, Cadre sécure : on peut revenir sur les choses, Réciprocité : difficile de ne pas être bienveillant quand on en reçoit, Réconfort, Inclusion/accueil de tout le monde

Noir = qu'est-ce qui est gênant avec la bienveillance ? quelles en sont les limites ?
Paternalisme : pour le bien de l'autre, Difficulté à dire ce qui ne va pas, trouver les mots bienveillants, Diktat, Exagération, Réactions proscrites, Trop de bienveillane : manipulation ? hypocrisie ?, Dégoulinant, Trop attentif à l'autre, je subis un comportement qui ne me convient pas, Trop permissif, Pas d'émotions ofrtes ou trop d'méotionnel : tyrannie sur le groupe, Quand c'est le seul endroit bienveillant, ça peut créer une dépendance/addiction, Utorise des comportements inacceptables; Amalgame entre bienveillance et faiblesse, rend vulnérable, st-ce qu'on est authentique quand on est bienveillant ?, Mélange des genres, confusion, on serait donc tous ami-e-s ?, Exclusion (c'est nous les bienveillants, et si tu l'es pas tant pis pour toi), Omerta, Malaise, Paralysie du groupe

Blanc = Cécile partage ce qu'elle a retenu d'un stage intitulé Critique de l'idéologie de la bienveillance, proposé et animé par Anthony Brault, intervenant en éduc pop, co-fondateur de la SCOP le Pavé
Définitions : "solliciter une personne importante" - "prendre en considération une personne inférieure"
L'inégalité dans la relation est manifeste dans une définition comme l'autre.
C'est un mot-valise, avec différentes acceptions, interprétations, la pente est glissante.

1/ La bienveillance naît de l'envie de faire autrement, de limiter la violence, la souffrance dans les groupes, et de favoriser l'inclusion. L'enfer étant pavé de bonnes intentions, il est important de cerner les limites de cette modalité de relation qui peut générer la tyrannie des individus sur le groupe, et inversement, la tyrannie du groupe sur les individus.
2/ La bienveillance peut aussi naître de la peur de l'altérité/rencontre/conflit/émotions
3/ Elle a été brandie comme recette passe-partout pour contrôler voire résoudre l'anxiété que les groupes connaissent dans les premières phases de la dynamique de groupe (cf. Vie des Nous)

"Faire confiance au processus" : certes ! Mais quelle place pour la contestation ? Illusion que les processus résolvent les dissensus profonds et permettent la satisfaction de tou-te-s.
Souveraineté n'est pas émancipation : si chacun doit se débrouiller de sa capacité à agir et penser en souveraineté, quel rôle le collectif a-t-il à jouer dans la minimisation des dominations systémiques ?
Liberte et Responsabilité sont les deux poissons-pilotes d'un groupe qui cisent l'auto-gestion et un semblant d'horizontalité, seulement cela n'a de sens que si et seulement si on maintient le souci du collectif, et un attachement à nourrir la confiance mutuelle et dans le groupe.

La bienveillance lorsqu'elle devient sclérosante en lève la capacité de transformation d'un collectif. Pas de radicalité, pas de dissensuss, pas de créativité.

Vert = mais alors qu'est-ce qu'on fait ?

Cultiver la conflictualité, l'agilité à rencontrer les idées de l'autre, la souplesse dans le rebond.
Mettre en place des espaces Meta, de réflexivité, prise de recul.
Cartographier les visions, les différents points de vue, les dissensus avec des outils qu'on peut manipuler et qui ne nous manipulent pas.
Aller chercher les désaccords, les dédramatiser. Créer des espaces "safe".
Faire de la place aux revendications collectives (ne pas condamner les individus à la souveraineté comme seule voie d'expression)
Aspirer à construire des relations de confiance : en soi, en l'autre, en nous en tant que collectif.
In fine, laisser aussi de la place à la simplicité, la rencontre.

Les 3 jours à cogiter le sujet, c'est par ici En voilà le résumé

En réaction à des fonctionnements laissant le champ libre aux rapports de domination, la bienveillance est devenue dans beaucoup d’organisations une valeur centrale. Il s’agit de respecter chaque personne, de faire en sorte que chacun soit confortable avec le fonctionnement du groupe.

Pour faire vivre cette bienveillance, ces organisations s’appuient le plus souvent sur une charte de bonne conduite (implicite ou explicite) et une batterie d’outils comme la météo intérieure, le cadre de sécurité, la gestion par consentement, le world café, le forum ouvert, l’élection sans candidats…

Or, le fonctionnement de ces organisations reproduit souvent, et rapidement, ce qui souhaitait à tout prix être évité : les rapports de domination, loin d’avoir disparus, se dissimulent dans la maîtrise des outils utilisés, les tensions inter-personnelles se multiplient et le climat se détériore.

La faute est souvent attribuée à des individus, les comportements sont surveillés et la manière de faire ensemble prend le pas sur l’objet de l’organisation. Au bout du compte, ces fonctionnements « bienveillants » finissent souvent par produire des processus d’exclusion et/ou d’épuisement, y compris parmi des bénévoles.

Au passage, l’idéal de bienveillance est devenu une idéologie qui s’impose à chacun sans remise en cause possible. Cette formation vise à éclairer le glissement d’un idéal de bienveillance, à soutenir, à une idéologie destructrice d’une dynamique de groupe, à combattre.

Issue de temps de recherche-action et d’interventions auprès d’organisations se réclamant de cet idéal de bienveillance, cette formation analyse les mécanismes et les principes de cette idéologie, et les limites et les écueils posés par l’usage des outils qu’elle prône.

L’intention de cette formation est de se doter de retours critiques pour adapter les outils et démarches de l’intelligence collective et de la gouvernance partagée au fonctionnement de son groupe, en connaissance de cause de leurs limites et dérives possibles.

Une émission de radio : Faut-il jeter la bienveillance aux orties ?