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Archipel

Auteur.e.s : Lilian Ricaud et Mélanie Lacayrouze (Métacartes) en CC-by-SA
S'organiser collectivement de manière décentralisée.

L'essentiel

Dans un archipel, il n’y a pas de centre, chaque île construit son chemin, porteur de sa propre culture, ouvert aux autres, et en recherche de construction avec les îles les plus proches ou des îles d’autres archipels. Il s’en suit des « créolisations » entre îles voisines qui s’étendent bientôt aux îles et archipels plus éloignées.

Dans un réseau chaque entité peut être pensée comme une île d’un archipel. Les logiciels fédérés fonctionnent selon ce principe d'organisation décentralisée.

L'Archipel comme métaphore organisationnelle

Pour Claude Henri, inspiré par Édouard Glissant, la métaphore de l’archipel va être très utile à la la société civile de transformation (SCT) de nos pays dans sa recherche de mutualisation au sein de la grave quadruple du politique, de l’économique, du social et de l’environnement, et face aux pensées « continentales » des partis et aux pensées « communicationnelles » des médias,

Chaque entité de la SCT peut être pensée comme une île d’un archipel. Chaque grand réseau/plateforme peut être considéré·e comme un archipel plus ou moins abouti, avec les caractéristiques qu’on verra plus bas. Et des archipels d’archipels peuvent apparaître. La diversité de nos organisations résonne bien avec l’image d’une multitude d’îles… parfois même avec celle d’une poussière d’îles…

Dans un archipel physique, il n’y a pas de centre, chaque île construit son chemin, porteur de sa propre culture, de sa « poétique », dans son « lieu », ouvert aux autres, et en recherche de construction archipélique avec les « îles » les plus proches – ou avec des îles dans d’autres archipels. Il s’en suit des « créolisations » entre îles voisines qui s’étendent bientôt aux îles plus éloignées puis vers d’autres archipels. Bien que certaines îles portent plus que d’autres l’énergie de créolisation, toutes les îles et archipels sont travaillés par le désir de Relation.

Pour Alain Damasio, on est aujourd’hui, en « démocrature » – c’est-à-dire avec des éléments de démocratie et des éléments de dictature, mais globalement plutôt en démocratie – et dans un système où tous les pouvoirs sont disséminés, dans un réseau, un maillage : on ne peut pas retourner ça comme une crêpe. Dans un régime aussi intégré, aussi cybernétique et aussi corrélé, il faut plutôt des îlots. Il y aura un îlot, puis un autre îlot, puis un archipel, et peut-être un pays.

L'archipel c'est une idée de reliance basée sur un partage de valeurs, grandes intentions de changements et sentiment qu'il faut être plusieurs pour faire changer les choses. Pas de structure juridique ou barrière formelle. système de gouvernance flexible, garantissant processus coopératif. Reconnaisance, biodiversité d'opinions et possibilités d'engagement à la carte. Mobilisation sur actions concrètes plutôt que sur programme ou long discours (réf. : Maltcheff p. 114)

Les logiciels fédérés : un archipel de services

Cette notion se retrouve aussi dans la logique de fédération des logiciels où de multiples instances utilisant un protocole commun communiquent (interopérabilité) entre elles tout en gardant leur identité/spécificité culturelle.

En informatique une fédération est un groupe fournisseur de services qui s'accordent sur un standard ce qui permet un fonctionnement décentralisé.

Pour @Lapineige la fédération, c'est quand on a plein d'îlots (qu'on appelle des instances) connectés entre-eux, qui peuvent donc communiquer. Les îlots fédèrent.
Tout un archipel d'îlots (=un logiciel) qui communique avec d'autres, c'est ça le/la fédiverse.
https://mamot.fr/@Lapineige/102299202814018235

À l'inverse, les réseaux sociaux non fédérés/des GAFAM, ce sont des îlots qui on choisi de s'isoler des autres, des… silos.

À l’opposé des modèles centralisés, le modèle décentralisé signifie qu’il n’y plus d’autorité unique et centrale qui contrôle tout le réseau. Le modèle fédéré permet aux différentes entités décentralisées d’échanger entre elles pour créer une fédération d'acteurs. Les prises de décision sur l’évolution du réseau (de la société) se prennent autant en local (au niveau des entités décentralisées) qu’au niveau « global » (au niveau de la fédération).

[Si aucune institution « locale » ne convient à un individu donné, il peut potentiellement en créer une en reprenant les modèles existants, y inviter les personnes qu’il souhaite et agrandir la société s’il le souhaite. En effet, dans ce type de réseaux, le choix peut être de fait de se connecter à tout ou partie de la fédération ou même de s’en isoler si le besoin se fait ressentir. Ce mode de fonctionnement donne plus de liberté, favorise la diversité des regroupement sans pour autant complètement s’isoler ou s’enfermer car l’évolution de la fédération dépend de chaque individu et de chaque instance. Il existe tout de même des difficultés pour rendre cette conditions réalisable et viable. En effet, si des projets ouverts continuent à naître, ils rencontrent très souvent les mêmes problématiques que rencontre Wikipédia et les autres projets libres : le nombre de contributeurs est bien plus faible que le nombre de personnes qui en profite. Le fonctionnement en entités décentralisées plutôt que par la représentation permet de mettre en lumières les différents besoins alors qu’ils sont uniformisés et masqués par un système centralisé. L’autonomie individuelle et sociale par rapport aux médias sociaux numériques est-elle une question de justice sociale ? Nathalie Rafaralahy]

Sources




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